Le roman par lequel Walter Scott a connu la célébrité. Walter Scott mériterait d'être pris au sérieux, chez nous. C'est une hirondelle qui a fait beaucoup de printemps. Avec lui démarrent les nationalismes, mais aussi le culte romantique des nations fières et mystérieuses, les Ecossais, dans son cas, puis les Espagnols et les Corses, avec Mérimée et d'autres. Mais il a surtout un style très particulier, que l'on retrouve chez Victor Hugo. Sans Walter Scott, il n'y aurait certainement ni Han d'Islande, ni Notre Dame de Paris (et, d'ailleurs, peut-être pas, non plus, la Notre Dame qui vient de brûler).
Ce qui me semble caractériser ce style, c'est la structure. Il y a, d'une part, un découpage en scènes frappantes. D'autre part les personnages, nombreux, ont une identité propre. Ce ne sont pas des faire valoir, mais des êtres humains. En particulier, chacun a sa langue. La trame est historique. Surtout, le récit donne à l'auteur l'occasion de considérations sur la nature humaine, et sur celle des peuples.
Ici, un jeune et innocent anglais, venu visiter l'Ecosse, découvre le peuple noble et farouche de ses montagnes austères, et se laisse séduire par un jeune et ambitieux chef de clan (d'autant plus dangereux qu'il a été élevé à la cour de France, dont il a pris les usages perfides), et entraîner dans la dernière tentative de restauration des Stuart, en date.