L'entreprise est un système d'asservissement. Voilà ce que me disait un très haut gradé d'une très grande société. Cela m'a choqué.
A tort ? « Banalité du mal » d'Hannah Arendt. L'entreprise nous pousse à faire des choix que nous réprouvons. Et, si cela n'amène pas nécessairement à la chambre à gaz, cela peut avoir des conséquences graves, à la fois pour l'individu, qui consent volontairement à la servitude, comme le dit La Boétie, mais aussi pour l'entreprise à qui personne ne dira qu'elle se fourvoie. (Le procès France Télécom, en cours, serait-il une illustration de ce billet ? Suicide, et stratégie médiocre ?)
Que faire ? La révolte de Camus. Se rebeller, c’est refuser l’asservissement volontaire qui conduit à la chambre à gaz. Mais attention ! dit Camus, se rebeller ce n'est pas la révolution. Car tout casser produit le drame absolu. Le livre de William Ury, « Comment dire non », explique comment procéder, en trois temps.
La liberté, c'est se rebeller sans faire la révolution ? Et s'il n'en fallait pas plus que cela pour que l'entreprise se libère ?