vendredi 18 octobre 2019

La fin de la génération prise en charge

La génération de mes parents a été la génération "prise en charge" par l'Etat. Ce qui a peut-être été le changement de notre temps a été le refus des aspects contraignants de cette prise en charge. 68 à gauche, déréglementation à droite.

Seulement, nous avons conservé des habitudes de ce temps. Par exemple, nous ne voulons pas payer d'impôts, mais nous trouvons normal que la médecine soit gratuite, et que l'on puisse même en abuser. De même, le système bancaire est renfloué par l'Etat, quand il est en crise.

Proust dit que le temps nous transforme insensiblement. C'est en partie faux. Tout ne change pas. Le temps, ou plutôt l'action incontrôlée de la société ?, nous rend incohérents. C'est une raison pour laquelle la vie demande des remises en cause d'autant plus douloureuses que ce qui est devenu incohérent fait partie de nous. Ce qui est remis en cause est ce que nous croyions être la justice même. Changer est un acte éminemment personnel, dans ces conditions. Il nous demande de mourir, et de renaître.

(C'est comme cela que j'interprète "La fin de l'homme rouge".)