vendredi 14 janvier 2022

Le style PDG

Les démocratie ont viré à l'autoritarisme, dit Pierre Rosanvallon. Elles sont dominées par leur "exécutif", qui n'exécute plus la volonté générale, mais lui impose sa volonté. De manière surprenante, la France a fait la mode, le général de Gaulle a vaincu.

Mais est-ce de Gaulle vraiment qui est à l'origine du changement, ou la démocratie est-elle contaminée par le modèle de la multinationale ? Après tout ce serait logique : après la faillite soviétique, la culture "capitaliste" a balayé le monde. 

Malheureusement, appliquer le modèle militaire de l'entreprise à une démocratie conduit à une contradiction. Un dirigeant, à la fois tout puissant mais qui, faute d'avoir le temps de penser, a un équivalent QI quasiment nul, voire négatif, prétend guider notre vie privée. 

Dans ce domaine, on pourrait s'inspirer du modèle allemand. Apparemment, en Allemagne, il y a un Yalta entre la vie professionnelle et la vie privée. L'entreprise a une mission bien définie, en gros d'apporter le confort matériel à tous, la condition nécessaire d'une vie privée réussie, pour cela ses membres acceptent d'avoir des rôles bien définis, afin d'atteindre cet objectif. Et cela pendant un temps limité. 

C'est donc la vie privée qui a la priorité, et celle-ci est totalement séparée de la vie professionnelle, qui est une sorte de mal nécessaire que l'on réduit au strict minimum. La vie privée est un espace de totale liberté.

Pour le reste, pour les problèmes qui ne font pas déjà l'objet d'un consensus, on recherche le consensus par la discussion. Quand ce n'est pas le cas, comme aujourd'hui en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire, le pays se révolte.  

(PS. En regardant la fiche wikipedia de Philippe de Gaulle à l'occasion de son centième anniversaire, j'ai lu que son père avait sérieusement envisagé que son fils lui succède à la tête du pays. Une certaine idée de la France ?)

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