vendredi 13 mars 2009

Apathie

La période actuelle paraît peu féconde en idées nouvelles, ou en renaissance d’anciennes. Ferions-nous profil bas, en espérant que la chance nous sorte de la crise ?

J’ai l’impression que les mécanismes de changement du monde ressemblent à ce qu’avait entraperçu Isaac Asimov dans Fondation : de temps à autres, l’histoire passe par un point d’étranglement où l’avenir de l’humanité peut basculer d’un côté ou de l’autre. Tout peut alors dépendre d’une personne.

En temps normal, il semble impossible d’infléchir le cours des événements : nous courons tous dans une même direction comme un seul homme. Puis cul de sac. Hésitation. Comme dans la théorie de Darwin, un grand nombre d’idées sont apparues entre-temps. Même si elles semblent issues de la raison, elles ont une apparence d’aléatoire (chacun voit midi à sa porte et veut en faire l’heure officielle). Jusque-là elles n’avaient qu’une audience réduite. D’un seul coup elles ont une chance de guider l’avenir commun.

Paradoxalement, il semblerait que ce soit souvent les plus simplistes qui soient retenues par la « sélection naturelle » que leur fait subir notre culture, peut-être parce qu’elles sont les plus faciles à comprendre et à croire ? (Cf. le nazisme et l’ultralibéralisme.) Plus généralement, c’est celui qui conduira le changement, qui lui imprimera sa marque. Comment éviter que nous regrettions ce changement ? Mon expérience me fait croire qu’il faut susciter l’émergence d’idées et en débattre de la manière la plus large possible. Progressivement un consensus apparaîtra, qui reflètera l’intérêt général. Les idées simplistes apparaîtront pour ce qu’elles sont, et les plus sophistiquées gagneront en évidence.

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