La finance américaine à son sommet.
Le patron de la banque centrale américaine imprime massivement de l’argent, et le fait savoir, pour déclencher une grosse inflation qui va liquider les multiples dettes de la nation. Bien sûr, il pourrait y avoir quelques effets imprévus, comme ceux observés en Allemagne dans les années 30. Mais sans risques, où est le plaisir ? C’est un coup de poker, comme on les aime dans le nouveau monde.
Quand aux grandes banques, elles ont annoncé des résultats particulièrement bons. Mauvaise nouvelle ?
- Ils viennent des salles de marché, du « fixed income market », le marché obligataire, de la dette. Pourquoi ? Parce que la crise a liquidé leurs concurrents, les prix remontent ! C'est la rançon du monopole. Ces bénéfices vont leur permettre un tour de passe-passe d’anthologie :
- En annonçant leur bonne santé retrouvée, elles dénoncent celle de leurs consœurs, et précipitent leur faillite. Alors que le gouvernement essayait de les sauver. 2 autres effets vont dans le même sens :
- Elles vont rembourser les crédits apportés par le gouvernement. Les bonus sont de retour. L'agréable ce joint à l'utile : elles vont pouvoir recruter les équipes de leurs concurrentes.
- Le fait que leurs autres activités soient déficitaires signale non seulement que l’économie américaine va mal, mais aussi que les affaires de leurs concurrents (qui n’ont pas de salles de marché) aussi.
Curieux : le gouvernement américain a renfloué l’assureur AIG, pour qu’il puisse honorer ses promesses et payer, par exemple, 12md$ de primes d’assurance à Goldman Sachs. Ce faisant, il a sauvé ses principales banques des conséquences de leurs malversations. Et, aujourd’hui, elles profitent à plein de la crise qu’elles ont suscitée. (Bizarrement Henry Paulson, ancien ministre des finances américain avait été auparavant PDG de Goldman Sachs. Et le chef de cabinet de l’actuel ministre des finances était un lobbyiste de Goldman, qui a tué une tentative de réforme des bonus du sénateur Obama…)
Les apprentis sorciers du gouvernement américain auraient-ils créé une créature monstrueuse dont ils sont devenus les pantins ?
Sources :
- Sur les annonces des banques : Goldman Sachs (dont la créativité fait gagner près d’un milliard à ses bénéfices), Is Goldman Really That Good? ; JPMOrgan Chase, New Day, New Bank, Same Story ; Citigroup, Citi records first profit in six quarters. Il arrive parfois que les commentaires d’un billet soient plus intéressants que le billet lui-même : exemple.
- Oligopole bancaire : Bring In The Antitrust Division (On Banking).
- Des manœuvres de la banque fédérale, et du directeur de cabinet de Timothy Geithner.
- Scénario vraisemblable ? Trou noir.
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