Ce blog fait son
reengineering
Je change de manière de rédiger ce blog. Fini les billets
courts.
Pourquoi ? Pour avoir du temps libre non contraint par
une obligation. Ce blog était devenu un esclavage, auquel je sacrifiais trop de
temps. En outre, sa rédaction encourage à un suivi de l’actualité fort
stressant (l’actualité étant faite des malheurs du monde).
Décision. Un billet hebdomadaire, qui regroupe les idées de
la semaine. Des résumés de livres et des notes de cours. Cela a l’intérêt
supplémentaire de m’éviter d'affronter l’éditeur de billets de Blogger, qui est
particulièrement inefficace. Par ailleurs, plus de liens html : ils me
coûtent trop.
Google stats
La semaine dernière, je me suis interrogé sur les
différences entre les résultats les statistiques de Blogger et Google
Analytics. (Pour ce blog, par exemple, les écarts d’évaluation entre eux
peuvent atteindre un facteur dix !) J’en suis arrivé à l’hypothèse
suivante : des chiffres enflés encouragent le blogger amateur, le client
principal de Blogger.
La France et le
changement
Sarkozy et ses
affaires
M.Sarkozy fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires.
Au fond, ce qu’on lui reproche n’a rien d’exceptionnel.
Magouilles politiciennes classiques. C’est un politicien normal pris dans un
changement de règles du jeu. Ce qui n’est pas normal est, peut-être, seulement,
qu’il se croyait a normal, mieux que les autres, alors qu’il suivait les mêmes
rites. Ce qu’il a d’anormal est sa capacité à croire ce qui lui convient ?
Pourquoi la France
est-elle bloquée par le changement ?
Éternelle question. Pourquoi s’évertue-t-on à rater le
changement, alors qu’il serait si facile de bien faire ?
La réponse est probablement que l’on se débat avec un problème
que l’on n’a pas identifié. Il est en partie bloqué dans notre inconscient. Une
fois qu’il sera devenu conscient, on saura le résoudre de manière rationnelle.
En France, le
changement est une manipulation
L’entreprise investit beaucoup dans la conduite du
changement. Par exemple, de plus en plus souvent, il est prévu un
« coaching » des personnels concernés, c'est-à-dire un accompagnement
psychologique. Cela me surprend, parce que cela coût très cher, alors que les
changements français veulent généralement faire des économies.
Je viens de comprendre ce qui gène l’adoption de mes idées
par le marché. Pour lui, conduire le changement consiste à faire voir la
lumière à des esprits retardés, ou à les manipuler, s’ils ne peuvent comprendre.
Elle est conforme à un des paradigmes dominants de notre culture : le
modèle du père, qui sait, et de l’enfant qui absorbe.
Compétitivité et
émergence
On nous parle beaucoup de compétitivité. Affreux mot
anglo-saxon qui signifie que le faible est coupable d’inefficacité, qu’il doit
se repentir et se sacrifier.
Il me semble que ce mot doit subir le traitement que Kant a
réservé à « conflit ». La compétitivité doit être une fructueuse et
nécessaire collaboration des différences. Pas une destruction d’hommes.
Que crée la compétitivité / conflit à la sauce Kant ? Quelque
chose de différent de ses composants, de même que des hommes mis ensemble
créent une « société », un tout qui n’a rien à voir avec ses parties.
La théorie de la complexité parle « d’émergence ».
Pour la flexibilité
du travail
Dimanche, France Culture faisait son coming out
ultra-libéral. Il disait qu’en France le travail était flexible. En effet,
l’entreprise française fait beaucoup appel au CDD et à l’intérim, le
licenciement est devenu facile. C’est bien. Ce qui est mal, c’est le
chômeur : il est trop longtemps indemnisé, ce qui ne l’incite pas à
travailler.
Pas d’accord. Ce système encourage, le CDD et l’intérim.
C'est-à-dire la précarité, l’acceptation d’une classe de sous-hommes. En outre,
cette précarité est mauvaise pour l’économie parce qu’elle ne développe pas les
compétences des personnels concernés.
Une meilleure solution : la flexisécurité à la quelle
j’ai consacré plusieurs billets. Un seul type de contrat de travail, qui permet
un licenciement facile, mais une prise en main du chômeur par la collectivité.
Elle est efficace : elle lui apporte qualification et emploi. Mais Pole
emploi n’y est pas prêt, si j’en crois ce que m’en disaient des chômeurs
rencontrés il y a peu…
L’Europe en route
vers la Fédération
Zone euro : la
rigueur comme rite de passage
Il y a quelque chose d’étrange dans ce que l’on nous dit sur
la rigueur. Certes, à première vue cela semble logique : certains États ne
peuvent pas être chroniquement débiteurs, d’autres créditeurs. À seconde ça
l’est moins. Car, au sein d’une même nation, il y a des déséquilibres
équivalents à ceux qui existent entre Grèce et Allemagne. (Cf. les comparaisons
de Paul Krugman entre Mississipi et États riches des USA.)
J’en arrive à formuler une autre hypothèse. Il est possible
que la constitution d’un groupe requière de ses membres une sorte de sacrifice,
une souffrance, un investissement irrationnel qui prouve la détermination de
chacun à mettre les intérêts du groupe au dessus des siens propres. Peut-être
que la rationalité de la rigueur c’est ce sacrifice gratuit à la cause commune.
En tout cas, c’est ainsi que le psychologue Robert Cialdini
explique le bizutage et les rituels de passage ou d’entrée dans un groupe.
Que perdrons-nous
avec l’Angleterre ?
Plusieurs articles traitent du départ de l’Angleterre de la
zone euro. Que pourrait-on y gagner, ou y perdre ?
Le départ de l’Angleterre nous ferait un grand bien. Depuis
plus de cinq siècles, l’Angleterre divise pour régner (cf. l’histoire de
l’Angleterre de Roland Marx). En outre, nous récupérerons quelques affaires
appartenant à la City, qui sont très rentables selon The Economist.
À l’envers, si l’on en croit le modèle de Kant (ci-dessus) :
nous y perdrons ce qui fait sa particularité. Mais peut-être que ce qu’elle
représente, un modèle non collaboratif qui sème le vent chez les autres pour y
récolter la tempête, va-t-il trouver la place modeste qui lui revient dans un
monde qui deviendrait solidaire ?
Je crois surtout que nous pourrions perdre une certaine
forme de vie de l’esprit, que l’Angleterre réserve à son élite. Débat vigoureux,
presse enquêtrice et indépendante, honnêteté intellectuelle qui en fait la
vraie patrie de la science. Un monde sans pensée anglo-saxonne sera peut-être
une forme de Japon, à la pensée pesante, dominée par des mécanismes de
solidarité collective qui nuisent à l’épanouissement individuel.
D’ailleurs, cela semble aller de pair avec la diminution de
la démographie mondiale. La croissance démographique fait exploser le lien
social. Les règles sociales ont d’autant plus de prise que la population évolue
peu.
Mais le moment rare de liberté que certains ont connu
frécemment a fait beaucoup de victimes.
Chypre : l’île
de la discorde
(Une note de CLES de www.grenoble-em.com)
La situation de Chypre est compliquée. Les Anglais y ont-ils
joué, encore, aux apprentis sorciers ? « en 1956. Suivant l’adage « divide and rule » et afin de
s’attribuer le rôle d’indispensable arbitre, les Britanniques décident de
réintroduire les Turcs dans les affaires de l’Ile. » En tout cas,
aujourd’hui, elle semble stratégique pour les Turcs. Surtout, elle
paraît avoir retenu l’enseignement anglais : elle joue avec tout le
monde : Europe, Russes, Israéliens, Chinois…
Faut-il se débarrasser de Chypre ? The Economist ne le
croit pas. Chypre est un très important gisement d’énergie. Il faut s’en occuper
si l’on ne veut pas que l’île prenne, comme l’Arabie Saoudite, l’Europe en
otage de ses lubies.
La culture
anglo-saxonne domine le monde
Apprenons à
influencer notre prochain
Géopolitique du smart power (www.grenoble-em.com) est un entretien
entre J.F. Fiorina et Claude Revel, qui a écrit La France un pays sous
influence ? Constat : les USA, pour faire triompher leurs
intérêts, ont décrété une guerre « d’influence », de manipulation,
dans laquelle tous les moyens sont bons. À commencer par leurs ONG qui
privatisent « en douceur les relations internationales ».
Mme Revel encourage la Franque à lutter avec les armes anglo-saxonnes.
Préalable : « réapprendre à penser » et « réapprendre à
décider » !!
Sur ces deux points, elle a certainement raison. Je me
demande d’ailleurs comment il s’est fait que nous ayons sous-traité notre cerveau
aux Américains, nous qui fûmes des révolutionnaires des idées. Le départ de De
Gaulle fût-il la victoire finale de la collaboration ?
Barclays ou la
perversion de la finance
L’affaire Barclays semble extrêmement grave. Ce serait du
super Kerviel : l’affaire pourrait coûter 200md$ aux banques concernées.
Il y a eu manipulation, continue, des taux interbancaires.
Les plus prestigieuses banques mondiales seraient coupables. Or une grosse
partie de la finance internationale repose sur ces taux. Le scandale est
double, explique The Economist, d’une part, cette affaire révèle que manipuler
les chiffres, quotidiennement, fait partie de la culture des financiers.
Ensuite, le gouvernement anglais aurait contribué au mouvement, pour ne pas
révéler l’état de banques qu’il ne voulait pas renflouer.
Qu’en conclure ? Probablement qu’il y a quelque chose
de pourri dans la nature même de la finance. Et que cette pourriture est
particulièrement propre à la banque d’investissement, que les Anglais appellent
d’ailleurs « casino ».
Police privée, interplanétaire
The Economist (rock on) : la Nasa n’a plus assez
d’argent pour s’occuper des astéroïdes qui pourraient s’écraser sur
terre ; un consortium de riches a décidé de faire la police (i.e. de lancer un dans l'espace un télescope capable de repérer les objets dangereux).
Wikipédia et
l’automédication
Poor Economics
étudie les problèmes de santé des pays pauvres. Il en arrive à la conclusion
que c’est une question trop complexe pour être laissée à l’individu. Il doit
être placé, comme en Occident, dans un « système de santé », qui lui
facilite la décision.
À l’inverse Wikipédia prétend mettre le savoir du monde dans
une base de données. Ce qui signifie que l’on doit pouvoir se soigner seul.
Nouvel avatar du mythe anglo-saxon de l’autodidacte et de l’autoformation, refus
de la société et de son apport ?
Des avantages de la rédemption
par la grâce
Mes amis américains mettent la paresse latine au compte de
notre croyance à la rédemption par la grâce. Autrement dit, nous attendons le
père Noël, sans rien faire.
Poor Economics constate expérimentalement que la religion
catholique donne, en fait, un avantage concurrentiel au pauvre. En effet, elle
lui confère la force de supporter son calvaire sans chercher de consolation
immédiate. Ce faisant, il économise. Ce qui lui permet d’investir et de
s’enrichir. Indirectement, il améliore son bonheur terrestre !
Religion et système
Dans la foulée de ce qui précède, je me demande si une
religion n’est pas adaptée à un moment de l’histoire d’un peuple. Dans ces
conditions, il est idiot de dire comme beaucoup que la nature de l’Europe est
catholique.
À l’appui de cette théorie, on peut en appeler à la
systémique. Un système est indépendant de ses conditions initiales. (L’exemple
type de système est le thermostat.) Si une nation est un système, sa culture –
la description du dit système – évolue sans nécessité de continuité. Le système
devient un autre système.
Protestantisme et
catholicisme
J’ai consacré plusieurs billets à la notion de mal comme
fondement culturel de notre société, en partie du fait des thèses de Marshall
Sahlins. À ce point de ma réflexion j’en suis arrivé à me demander si la
particularité du catholicisme n’est pas de penser que l’on est porteur du mal. Pour le protestantisme, ce sont les autres qui le sont.
Nous sommes les enfants de notre environnement, Darwin s'est trompé
Didier Raoult (Life
after Darwin, Project syndicate) s’en prend à Darwin. Nous ne serions pas
les enfants de nos parents, mais de notre environnement. Par exemple, une
partie de nos gènes vient de microbes, pas de nos ancêtres. Bref, il y aurait
coévolution. Nous nous transformerions en bloc avec notre écosystème.
Retrouve-t-on l’idée de Schumpeter ? Ce n’est pas la
concurrence frontale qui modifie l’homme, mais des contraintes
globales ? Il est vrai que dans la nature, la notion d’affrontement
n’existe pas : même si les espèces vivent souvent les unes des autres,
elles ne cherchent pas à éliminer qui que ce soit.
Quant à Darwin, aurait-il été victime d’une idéologie
créationniste ?
Nouvelles de
l’entreprise (The Economist)
Pourquoi Airbus
s’installe-t-il aux USA ? Parce qu’il y a d'énormes compagnies aériennes
ayant beaucoup de vieux avions, à remplacer. Pour éviter le protectionnisme américain et les
fluctuations de taux de change. Pour récupérer des subventions (160m$ pour un investissement de 600).
Qu’est-ce qui fait le succès de Volkswagen (18,9md€ de bénéfice) ? Apparemment les
valeurs culturelles allemandes (capitalisme familial, soin du détail,
innovation continue…), et aussi l’existence de plates-formes qui permettent
de réduire les coûts de production de modèles extérieurement différents, mais
intérieurement identiques.
Management
Que faut-il pour
réussir dans un poste ?
Échange avec un spécialiste des ressources humaines. Pour
lui, dans un poste, il y a des valeurs dominantes. Ne pas les avoir c’est
l’échec. Exemple : responsable financier et dimension économique. Le reste
est secondaire.
Je ne suis pas d’accord. Les fusions / acquisitions ratent
faute de prise en compte de la dimension sociale du problème. Un directeur
financier qui ne la comprend pas est un danger public.
Je crois donc qu’il y a effectivement des valeurs
dominantes. Ne pas les posséder, c’est être rejeté par l’organisation, c’est le
chômage. Mais les posséder, sans plus, ne signifie pas réussir dans son poste.
Psychologie
Ne nous précipitons
pas
The Economist (no rush) : apparemment, des recherches
montrent que lorsque l’on décide dans la précipitation, on tend à faire des
entorses à l’éthique.
Qu’en déduire en ce qui concerne notre précédent président,
éternel précipité ? Et, plus généralement, quant à notre époque d’Internet
et de Tweet qui glorifient l’instantané ?
Aider les autres
guérirait du stress
Helping others offers surprising benefits (Psychology today)
explique qu’aider son prochain permettrait de lutter contre le stress, et
allongerait même la durée de la vie ! D’ailleurs, les petits enfants préféreraient
donner que recevoir…
Art et changement
Le Crépuscule des
Pharaons
Exposition du musée Jacquemart-André. Dernier millénaire de
l’histoire égyptienne (long crépuscule !). Une succession d’invasions et
de réactions nationales. Les conquérants étrangers s’assimilent, au début, puis de moins en moins. D’autant que pour les Perses et Rome, l’Égypte n’est qu’une
province. Quand à son art, il semble avoir été une tentative de retour à celui des périodes glorieuses. Mais avec des moyens de plus en plus faibles.
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