mercredi 20 février 2013

Du patron français ?

Il y a quelques temps, j’ai rencontré un entrepreneur débutant issu de la banlieue (de la même que la mienne, mais ça n’a plus la même signification !). Une rencontre qui m’a plongé dans un abîme de perplexité.

Rencontrer des gens comme lui est une bouffée d’oxygène. Il montre à quel point moi et ceux qui m’entourent sont des paresseux privilégiés. Il est partout, il fait le travail de toute une équipe, et pour rien. Tout est système D. Tout est extraordinairement optimisé. Parce qu’il est sympathique, dynamique, qu’il rend beaucoup de services, on l’aide. Sa mère joue les commerciales, des stagiaires travaillent gratuitement, ses clients vendent ses produits. Il vit de petits boulots. Sa motivation. Surtout pas l’argent ! Il a eu une idée, il la met en œuvre. Elle lui assurera un modeste salaire, s’il réussit. C’est tout. A le voir, on comprend pourquoi la France n’a pas de grandes entreprises !

Son mode de pensée est totalement différent du mien. Il est une forme de rationalisation de décisions non réfléchies. D’où de curieuses contradictions. Contrairement à moi, qui pense tellement que cela me décourage d’agir, il ne calcule pas. Tout est intuition. Parfois géniale. Génie qui masque de grosses erreurs, inattendues par conséquent. J’ai cependant constaté, avec soulagement, que ma rationalité avait aussi ses avantages. Car il dépense une énergie colossale dans des tâches secondaires. D’où épuisement. Finalement son médecin est le meilleur des consultants. En le poussant à se ménager, il lui a fait faire l’équivalent de mes raisonnements abstraits. Il n’apprend pas par le concept mais par l’expérience.

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