Voilà ce que les journalistes comprennent de l’entreprise. Des ouvriers de l’industrie, en lutte contre leur patron.
Ont-ils compris que des tels ouvriers constituent une minorité des Français ? Qu’il existe une économie du service, des intérimaires, des chômeurs, des SDF… ?
Ont-ils aussi compris que PSA est en quasi faillite, et que
cela ne rentre pas dans le chapitre lutte des classes, mais dans celui de la (mauvaise) gestion
de l’entreprise ?
Ont-ils compris que, s’ils étaient simplement capables de
lire ce qui s’écrit à l’étranger, dans les journaux ou dans les universités,
ils verraient arriver ce qui survient en France avec dix ans d’avance ?
Ont-ils compris qu’ils sont une pendule arrêtée il y a deux
siècles ?
Le seul journaliste intelligent est celui qui me parle de son travail. Alors, il comprend ce qu’est une entreprise. Il comprend ce qu’est la souffrance au travail. Il comprend que pour réussir, l’entreprise doit bien faire son métier, en professionnelle, avec humilité ; qu’elle doit ne pas céder aux modes gestionnaires à courte vue, ou aux tentations du carriérisme. Il comprend même ce que signifie changement.
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