mardi 12 février 2013

La politique détournée par l’homme politique ?

L’autre jour, un ami sortait épuisé d’un échange de tweets avec un homme politique. Il en a conclu qu’en France, la politique c’est l’inefficacité. Il faut absolument l’éviter. Cela m’a rappelé Hannah Arendt.

Sa pensée vient de la Grèce présocratique. A cette époque, ce qui faisait d’un homme un homme (par opposition à animal soumis à la nécessité physiologique), c’est la participation à la « politique » (au sens polis – cité). La politique c’est « l’action » par excellence. Son but : l’immortalité. Comment ? Elle produit une œuvre (durable) dont l’histoire est celle de ceux qui l’ont faite (d’où immortalité du groupe, et des individus). Qu’est-ce qui meut le politique ? Le désir de « gloire ». (Par opposition à la morale.)

Or, aujourd’hui, la politique est une excuse pour l’inaction ! Et même pour paralyser l’action nécessaire à la survie du groupe. La politique aurait-elle été parasitée par l’intérêt individuel ? Les politiques ont-ils utilisé la politique pour lui faire dire le contraire de son esprit ? Est-ce ce qui est arrivé à la Grèce présocratique ? Qui était aussi celle des sophistes ?

Répétition de l’histoire des charlatans de Molière et de la médecine ? Ce sont les parasites qui s’emparent en premier de l’innovation. Le spectacle ridicule qu’ils donnent suscite une réaction qui conduit, finalement, à utiliser l’innovation correctement. Dans un sens, c’est la résistance au changement de tartuffes, qui défendent leurs avantages acquis, qui pousse ceux qui veulent bien faire leur travail à se surpasser (cf. Pasteur et la génération spontanée, et peut-être Obama et les républicains). Espérons qu’il en sera ainsi en politique ?

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