Depuis quelques années, l'Ecole s’est engagée dans un processus de transformation majeur, afin de figurer, à l'avenir, parmi les établissements au monde les plus reconnus pour la formation de dirigeants de culture scientifique, et la recherche en sciences de l'ingénieur.
Notre Ecole a ouvert des projets stratégiques de toute première importance ; en effet, dans un contexte de globalisation, nous devons assurer la visibilité de l’Ecole au niveau international, afin de garantir sur la durée la valeur du diplôme de nos élèves. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’alliance avec Supélec, qui, dans le respect de l’identité de nos deux écoles, vise à constituer le premier pôle de formation d’ingénieurs en France par la notoriété et la taille. Le renforcement de notre alliance avec Supélec sera l’une de nos priorités en 2013, et devrait franchir plusieurs étapes décisives.
C’est aussi pour assurer la visibilité internationale de l’Ecole que nous avons pris la décision de construire, sur le plateau de Saclay, un nouveau campus. Celui-ci sera très moderne, et adapté aux modes et technologies d’enseignement de demain. Il nous rapprochera de nos allié Supélec, et se situera au cœur de la future Université de Paris Saclay, appelée à devenir le premier pôle scientifique de France.
Je m’interroge :
- Et si le campus gigantesque appartenait au passé ? Nous semblons copier l’Amérique. Or, aux USA, le système éducatif supérieur traverse une mauvaise passe, et se remet en cause. De nouveaux modes d’enseignement sont essayés. Et, justement, ils sont « à la carte » (voir fin de ce billet.)
- Mais où est la vision stratégique ? Quand une entreprise n’a pas d’autre vision que de devenir grosse, c’est la recette du désastre. Je le dis à tous mes clients, et jusque-là, j’ai toujours eu raison. Une entreprise doit être construite sur un projet, à elle. Ne devrait-il pas en être de même pour une université ?
- Réfléchir au projet de l’entreprise demande de se pencher sur ce que l’universitaire du management appelle une « mission ». Quelle est la mission des grandes écoles ? Leur rôle était de produire des cadres. Ces cadres étaient, en France, des managers pluridisciplinaires (ou polytechniciens). Veut-on maintenant des spécialistes ? Veut-on que nos grandes écoles forment des chercheurs ? Est-ce à un directeur d’école de prendre ce type de décision ou doit-elle faire l’objet d’un débat démocratique. Syndrome Sciences po ?
- Et la mise en œuvre du changement ? Si Centrale veut devenir MIT, il lui faudra d’énormes moyens financiers. MIT a une dotation de dix milliards de dollars ! La France peut-elle les générer ? Ce qui est presque plus une question culturelle que financière.
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