J’ai entendu cette semaine que le dirigeant de la société Titan,
un fabricant de pneus de tracteurs estimait, en substance, que la
main d’œuvre française est paresseuse.
Ce qui m'a frappé était ses arguments. Il a repris une idée qui a trois quarts de siècle, au moins. C’est la dictature du prolétariat,
à l’envers : c’est le riche qui crée la richesse, le pauvre est un
parasite. S’il y a grève générale des riches, les pauvres crèvent. Il en fait même une application relativement détaillée :
1) le dirigeant a le savoir-faire de fabrication de pneus, les employés sont
totalement dépendants de lui ; 2) les ouvriers (français) travaillent
trois heures par jour.
Autrement dit, il y a de grandes chances qu’il n’ait pas eu
besoin d’une longue observation scientifique pour en arriver à formuler son
opinion sur nous.
Il faut avouer que nous faisons de notre mieux pour
renforcer les idées reçues qui nous concernent. Et, avec une remarquable économie de
moyens. Un Arnaud Montebourg et une poignée de syndicalistes, obligeamment
relayés par nos partenaires économiques, et votre réputation internationale est
faite.
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