Vendredi soir, j'étais à l'UNESCO. On y donnait "Les jardins d'Adonis" de Wassim Soubra. En présence du président libanais. Entre autres sommités. L'invitation parlait "d'Opéra d'Orient". Mais ce n'était pas un opéra. Plutôt une suite de poèmes, ou de chants. Une conteuse et deux cantatrices, cinq instruments (piano, percussions, oud, violoncelle et clarinette). Un spectacle pour un amphithéâtre grec, me suis-je dit. Un spectacle qui aurait plu à Albert Camus ?
Je me suis demandé si cet opéra n'était pas à l'image d'une certaine intelligentsia libanaise. Une intelligentsia qui décrirait sa culture comme méditerranéenne, d'où la revendication de multiples influences. Grecques en premier (Adonis, mais aussi la forme du spectacle) ? Arabe aussi (mais il y a continuité). Et un peu française (le dispositif musical). Une intelligentsia, enfin, qui aurait dépassé les fractures confessionnelles, et son statut de diaspora, et aspirerait à une nation. Une intelligentsia désemparée. Ce qui expliquerait qu'elle fasse un triomphe à tout ce qui lui laisse penser que son rêve n'est pas mort ? A ce spectacle, par exemple ?
l'événement (...) montrera le vrai visage de notre pays, celui du dialogue et de la renaissance, porteur d'un message d'espoir, car le Liban, comme les jardins d'Adonis, refleurira. (Article)
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