Les anthropologues parlent "d'artefact". C'est ce que produit la société. Ce n'est pas uniquement des poteries ou des biens matériels. C'est aussi des pratiques collectives.
Je crois que l'entretien de la pelouse en est une. Mes parents appartenaient probablement à "la première génération de la pelouse" (le néo chloïque ? de khloé, gazon en grec). Elle devait représenter pour eux quelque chose du paradis terrestre. Le résultat, péniblement acquis, d'une vie de labeur. Sa justification. Ils l'arrosaient avec amour. Ce qui coûtait cher. Elle était toujours verte.
Je n'arrose pas ma pelouse. Cela m'évite de la tondre trop souvent. La canicule l'a jaunie. Je jette un coup d'oeil aux pelouses que je rencontre : elles sont comme la mienne. L'arrosage était un rite au temps de la génération précédente. Ce n'est plus le cas. D'autres usages l'ont remplacé.
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