Je voulais expliquer à quelqu'un l'importance que pourrait avoir, dans un procès américain, le nom d'une fameuse "lanceuse d'alerte" locale. Je cherchais une comparaison en France. Une autorité morale dont la parole serait comme un coup de tonnerre pour l'opinion. Je ne l'ai pas trouvée.
Eva Joly ? Charles de Gaulle ? Même l'affaire Dreyfus ne fournit personne de totalement inaccusable. En France, on doute de tout le monde. Il n'y a pas de héros. Quel que soit son passé. On le soupçonne toujours de quelque mauvaise intention.
C'est, probablement, notre premier défaut, selon nos critiques étrangers. Ils nous le reprochent depuis des siècles. Ils y voient un signe de notre médiocrité constitutive : nous envions les grands, mais, comme nous n'avons ni le courage ni le talent pour devenir grands nous mêmes, nous les dénigrons. Nous voulons les rabaisser à notre hauteur. C'est la raison de notre "égalitarisme" forcené, répète-t-on.
Il y a un fond de vérité dans notre appréciation, cependant. L'homme est complexe. Il n'est pas entièrement bon, ou mauvais, comme le croient certaines nations. D'ailleurs, qu'est-ce que cela veut dire ? Notre culture a peut-être ses saints. Mais ils vivent au milieu de nous, et ils meurent ignorés.
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