C’est quand même bizarre. Il y a quelques temps on nous disait qu’il fallait des déficits pour relancer l’économie, sinon catastrophe. Puis, le déficit devient le mal absolu. J’entends ce matin que, maintenant, il faut réduire les déficits tout en restructurant l’économie pour qu’elle redémarre.
D’ailleurs le gouvernement anglais, qui n’est jamais en retard sur les idées des économistes et des marchés, annonçait hier un premier plan d’économies, susceptible, aussi, de stimuler l’activité nationale.
Les observateurs étrangers nous répètent que nous (l’Europe) n’avons plus les moyens d’un système social trop coûteux. Qu’il va falloir simplifier les licenciements et les embauches. Les nouvelles de la BBC observaient ce matin que ça nous ferait ressembler aux USA.
Que penser de tout cela, me suis-je demandé ?
- Tout d’abord, peut-être, mais suis-je objectif ?, que ce que l’on découvre, c’est ce que dit ce blog depuis toujours : il n’y a eu aucun changement. Ce qui effraie dans la crise grecque, c’est qu’une faillite du pays provoquerait un effondrement des banques mondiales, toujours aussi sous-capitalisées et systémiquement liées. Il n’y a pas eu de miracle. Le changement est devant nous.
- Et peut-on accorder aux économistes et à leurs visions apocalyptiques la moindre crédibilité compte-tenu des opinions qu’ils ont exprimées jusqu’ici ? Les économistes sont les équivalents modernes des médecins de Molière. D’ailleurs, l’hypothèse fondamentale de l’économie est que le monde n’est fait que d’individus isolés, est-il étonnant qu’une telle science ne puisse voir pour nous qu’un avenir individualiste, sans solidarité sociale ? Prévision auto-réalisatrice ? Ou retour de l’idéologie libérale qui nous dit, d’une nouvelle façon, ce qu’elle nous disait avant la crise ? Et qui en profite pour se venger de l'Europe-Antéchrist ?
Compléments :
- Vision apocalyptique : The Road To Economic Serfdom.
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