Galbraith s’étonnait, dans les années 50, que l’économie soit restée la « dismal science » du 19ème siècle : le monde n’avait-il pas trouvé le secret de l’opulence ? Or la science économique qu’il condamnait est celle que nous utilisons aujourd’hui. Et elle semble avoir eu les conséquences prévues.
Je me demande s’il ne commettait pas une erreur. Cette science économique n’était pas une tentative scientifique, mais la rationalisation de l’humeur individualiste du moment. C’était une tentative, qui a réussi, d’influencer les « codes de loi » implicites qui guident notre comportement.
Si j’en crois Max Weber, le rôle du savant est non d’entrer dans le débat idéologique (comme le font Paul Krugman et la plupart des économistes), mais d’indiquer ce que l’idéologie a d’objectivement inefficace. Cependant, la science aurait-elle pu s’opposer à la transformation désirée par tous ? Peut-être aurait-elle dû l’orienter, de façon à en réduire les effets négatifs ?
Compléments :
- Sur le mécanisme de changement de la société qui fait que nous modifions ce que nous croyons avant de transformer notre comportement : Norbert Elias.
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