samedi 14 janvier 2012

Show me the money

On parle beaucoup de l'ascension d'Android en termes de parts de marché des smartphones (plus de la moitié des ventes de smartphones aux Etats-Unis fin 2011, soit deux fois plus que l'iOS d'Apple). Mais il semble -pour le moment- que Google en tire peu de profit.

Au sens propre : en termes de chiffre d'affaires issu des ventes d'applications, l'App Store d'Apple récupère de 85 à 90% de l'argent dépensé par les utilisateurs sur les plateformes mobiles.

Alors que 13,5% des applications pour iPhone sont payantes, seulement 1,3% des applications Android le sont. Et les utilisateurs d'iPhone sont moins nombreux mais dépensent beaucoup plus. Les développeurs ont donc plus intérêt à produire des applications pour iPhone et iPad.

Par un phénomène de myopie, pourrait croire que Google est parti pour devenir le Microsoft du mobile. Mais il devra encore livrer la bataille pour les utilisateurs à forte valeur ajoutée ! Et les développeurs. Pas simple d'enrayer un écosystème, visiblement vertueux, mis en place par l'innovateur (Apple en l'occurrence).

5 commentaires:

Christophe Faurie a dit…

Intéressant:
Cela ressemble à ce que disait Olivier Ezratty en ce qui concernait la lutte Microsoft / Google (http://christophe-faurie.blogspot.com/2008/11/google-microsoft-et-olivier-ezratty.html) : aucun des deux n'arrive à entrer sur le terrain de l'autre.
Idem pour Google+ face à Facebook?
D'un autre côté, peut-être qu'Android est nécessaire à Google pour que son moteur de recherche - vache à lait conserve sa domination?
(Une autre de mes réflexion sur le sujet : http://christophe-faurie.blogspot.com/2011/11/google-et-mba.html)

Joffrey Jaffeux a dit…

Ce sont tous les choix stratégiques d'APPLE qui réussissent aujourd'hui. Je pense qu'on peut aller encore plus loin et juste se dire qu'il faut arrêter de comparer les ventes d'IPHONE et d'ANDROID.

L'iphone est un téléphone vendu avec un système d'exploitation, ANDROID n'est qu'un système d'exploitation. Cela revient au même que de comparer un MAC à WINDOWS qui présentent la même différence.

En maîtrisant à la fois le hardware et le software APPLE a atteint quatre objectifs : meilleur qualité des produits, respect d'une vision sur le long terme/cohérence des produits, monétisation accrue de sa plateforme grace au controle exercé dessus entre autres et enfin marge accrue car ils sont les seuls à vendre l'iphone et son système d'exploitation.

Quand un fabricant decide de vendre Android, il ne peut se différencier quasiment que sur le téléphone cela oblige donc à des concession sur les prix et sur les composants utilisés.

Le dernier point du commentaire précédent est à mon avis très juste, mais également malheureux pour GOOGLE qui depuis quelques années ne mène plus le marché mais réagit a ses concurrent pour occuper le marché, avec plus ou moins succès.

Christophe Faurie a dit…

La stratégie de Google ressemble à celle de Microsoft? Un monopole utilisant son monopole pour combattre l'innovation, plutôt que de la susciter?

Je me demande si l'on ne retrouve pas une réflexion que je me faisais il y a quelques années: lorsque l'entreprise américaine réussit, elle tend à devenir une "bureaucratie" incapable de changement? (http://christophe-faurie.blogspot.com/2008/06/aprimo-et-lesprit-start-up.html)

Joffrey Jaffeux a dit…

Oui je suis complètement d'accord avec ce constat. A noter, cependant, que GOOGLE semble tenter de résister à cet effet.

On peut aussi se demander pourquoi APPLE ne semble pas touché, et si cela va durer.

Christophe Faurie a dit…

Le cas Apple n'est pas totalement incompatible avec ce modèle.
Apple était peut-être une bureaucratie conduite par un génie.

Quand les bureaucraties américaines perdent leur génie fondateur, il me semble que celles qui réussissent tendent à devenir des holdings gérant des participations (comme GE).