Au fond, rien que de très normal. Toute crise démontre l’inefficacité des dogmes dominants. En les mettant en cause on revient naturellement à leurs fondations. Or, pour la partie laïque de notre société, ces fondations sont les Lumières, l’affirmation que l’homme ne doit remettre son sort qu’à la seule raison.
La question qui se pose, d’ailleurs, n’est peut-être pas tant : avons-nous correctement exploité ce principe ?, que, qu’entend-on par raison ?
Une tentative de réponse minimale :
- Ce que désiraient les Lumières est que l’humanité cesse de s’entr’égorger et adopte le principe « universel » selon lequel l’homme n’est pas un loup pour l’homme. Or, ce qui a justifié, et justifie encore, tous les drames humains, c’est l’idéologie, un principe transcendant auquel l’individu s’abandonne aveuglément. Et cette idéologie peut aussi bien être une religion figée dans ses certitudes que des dogmes tels que le marxisme, la main invisible du marché ou le Consensus de Washington.
- Quant à la raison, elle me semble avoir une définition modeste. Une définition qui était peut être celle des Grecs. À savoir que lorsqu’un groupe de personnes est en conflit, en discutant avec les uns et les autres, il est possible de trouver une solution qui les satisfait tous. Une solution « raisonnable ». La seule condition nécessaire et suffisante étant qu’ils soient d’accord pour chercher cette solution.
Compléments :
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