samedi 7 janvier 2012

Chasse à l’économiste (suite)

Alastair Giffin voulait que je demande à Paul Krugman d’écrire pour ce blog. Effectivement il partage son esprit, qui est d’essayer de ramener les débats du moment aux travaux anciens.

Mais il a sûrement mieux à faire.

Et, aussi, c’est un keynésien. Et je partage, biais professionnel, le point de vue de J.K. Galbraith (L'économie en perspective, Seuil, 1989) : les mesures macro économiques sont impuissantes à réparer les grands problèmes de la société (exemple le chômage) dont les causes sont micro économiques, et se trouvent dans le comportement de l’homme ou du groupe humain.

C’est d’ailleurs ce que je reproche aux économistes en général : ne pas avoir compris que tout le succès d’une mesure est dans son exécution, plutôt que dans ses seuls principes. Je leur reproche aussi de penser que les comportements des sociétés peuvent se modéliser.

Galbraith n’était-il pas le choix idéal, lui qui avait écrit sur les théories économiques ? Dommage qu’il soit mort.

C’est aussi le cas de la plupart de mes autres candidats, Herbert Simon, Mancur Olson (The logic of collective action), Elinor Ostrom (Governing the commons) ou l’historien Paul Bairoch. De toute manière, ils ne seraient probablement pas jugés comme des économistes sérieux, même si certains ont reçu le prix Nobel d’économie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, effectuant des recherches sur les politiques économiques (relance en consommation ou investissement), je suis tombé sur votre blog.
Je trouve intéressant d'observer un point de vue qui se ne compte pas de tomber dans une caricature pro classique ou pro keynésienne.
Du coup, si la crise doit être approchée à l'échelle micro-économique, comment procéder dans un cadre politique pour permettre ce dynamisme?
Laisser le marché s'autoréguler? Baisser les salaires comme le préconise Peyrelevade? Ou bien relancer par consommation et investissement et hausse des salaires comme le propose Jacques Généreux? Je vous avoue j'ai du mal à me constituer un point de vue clair, au travers de ces points de vue assez extrêmes, non obstant que la limitation des ressources naturelles va engendrer de nouveaux problèmes...

Christophe Faurie a dit…

Je soupçonne que la solution est l'envers de nos politiques dirigistes. C'est au "peuple", à nous, de prendre son sort en main. Cela demande de redécouvrir ce qui fait notre particularité. Ce que j'appelle, le "système d". (http://christophe-faurie.blogspot.fr/2013/01/sortir-la-france-de-la-panade-systeme-d.html)

Que peut faire l'Etat dans ces conditions ? Nous dire que nous ne pouvons compter que sur nous. Qu'il est fauché. Mais aussi nous redonner confiance en nous (ne pas nous donner les Allemands en exemple), l'envie d'attaquer. Et se transformer en donneur d'aide, au lieu d'être un donneur de leçon.

Bien entendu, c'est une sorte de saut dans le vide, sans être très sûr que le parachute s'ouvrira. Mais mon expérience m'a montré qu'on ne peut pas faire de grands changements sans un minimum de confiance en l'autre.