jeudi 24 mai 2012

Le bien naît-il du mal ?

L’inertie intellectuelle française a quelque chose de fascinant. Une des idées centrales du libéralisme économique est que du mal naît le bien. Autrement dit, c’est parce que l’entrepreneur est poussé par son intérêt égoïste que le monde tourne. L’abjection est un droit. Cette idée est fortement derrière le modèle libéral que nous avons appliqué ces trente dernières années, or, qui en a entendu parler ? Quel journaliste, de droite ou de gauche, a, simplement, porté cette information, qui a plus de deux siècles, à la connaissance de la population ? Incompétence, ou volonté de tenir le peuple dans l’ignorance ?

En tout cas, voici un nouvel exemple de l’application de cette théorie. Un livre explique la victoire américaine durant la seconde guerre mondiale par son appétit du gain, qui a amené son industrie à écraser l’adversaire sous sa production. C’est le profiteur de guerre qui a fait la victoire ? La démonstration est-elle convaincante ?

Avec la logique qui caractérise le raisonnement anglo-saxon, on trouve dans cette démonstration l’exemple de gens qui ont consacré leur talent à l’effort de guerre pour 1$ par an. Et les soldats qui ont perdu leur vie pour pas grand-chose n’apparaissent pas.

Mais, surtout, je me suis demandé ce qui se serait passé si la rigueur allemande avait été aux commandes des ressources naturelles américaines… (Sans compter qu’en zone occupée l’intérêt des dits profiteurs les aurait certainement poussé à la collaboration.)

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