lundi 28 mai 2012

Un trésor bien caché

Voici une histoire qui montre qu’il est possible d’échapper à l’apocalypse promise de 2030 en concrétisant la RSE, sans le savoir....
Lorsqu’une personne ou une société, assurée, voit sa responsabilité civile recherchée pour avoir causé des dommages à autrui, elle appelle son assurance RC (Responsabilité Civile), qui lui envoie un expert technique. Le rapport de ce dernier permet à l’assureur de prendre position sur la responsabilité et de calculer l'indemnisation qu'il doit, éventuellement, verser.
Ce processus complexe est très désagréable pour l'assuré qui subit une "crise". Pourquoi ?
Parce qu’il est inquiet.
Il a besoin qu'un professionnel de confiance lui explique comment va se dérouler cette gestion de crise, et, ensuite comment il va pouvoir en sortir justement et rapidement.
Or le processus ci-dessus est effroyablement complexe et bureaucratique.
Il y a 15 ans, un assureur et un cabinet d’expertise ont eu l’idée de « reconcevoir » ce processus, en utilisant les bénéfices de l’innovation technologique actuelle.
L’idée, révolutionnaire, est de déléguer la compétence "juridique" de l’assureur à l’expert (qui embauche donc des juristes). Dès le signal du sinistre l’expert/juriste intervient, analyse la crise, décide des moyens et propose très rapidement un règlement de sortie de cette crise.
Mieux. L’expert a découvert, que pour 30% des dossiers, l’expertise ne méritait pas de déplacement physique, mais un contact nourri à distance. Tout ceci grâce aux technologies de l’information, bien sûr.
Du coup, le contact avec l’assuré se fait vite, l’expertise est accélérée, les déplacements réduits, et, surtout l’expert est employé comme expert et non comme automobiliste.
Même le contrôle par l’assureur de l’expertise est transformé. En effet, au travers d’un extranet, il suit le dossier, en temps réel. Il peut ainsi faire un « contrôle qualité », selon la terminologie des sciences du management.
25 000 dossiers plus tard, qu’y a-t-on gagné ?
La durée de règlement du sinistre a été réduite, la consommation d’essence des experts a été divisée par 2. L’expert passe plus de temps que par le passé à faire de l’expertise (avant : 50% expertise, 50% déplacement, maintenant 70, 30).
Et tout le monde est content. L'assuré, surtout, qui a une réponse quasi immédiate à ses angoisses. L’assureur, qui a un contrôle parfait d’un processus bien plus efficace et moins coûteux que par le passé. Et l’expert, qui passe beaucoup plus de temps à mener des expertises intéressantes. C’est le nirvana de la RSE et du développement durable.
Mais tout ceci est trop beau pour être vrai ! Paradoxalement, l’assureur n’est pas fier de ce succès. Il n’en parle même pas. Non, sa communication préfère un footballeur !
Je cherche mais quel est le lien avec la RSE?

1 commentaire:

Christophe Faurie a dit…

Cela me semble un exemple épatant de ce que Michael Hammer (MIT) a appelé "reengineering": faire mieux avec moins.

Je vais essayer de faire un billet sur le sujet.