On peut donner un nom à ce mal : le sadisme. À
condition de généraliser le cas de Sade. Le sadisme généralisé est, simplement,
prendre l’autre comme une chose tout juste bonne à être exploitée.
De même que le crime est le pendant de l’innovation, le
sadisme est une interprétation extrême, inattendue, de la liberté individuelle,
des droits de l’homme. C’est l’individu contre la société. La manipulation est
une pathologie d’une société fondée sur le principe de l’épanouissement de
l’être humain. Les Lumières ont connu ce mal, de même que les
pionniers grecs de l’individualisme, et c'est notre tour.
Qu’est-ce que la manipulation, au fait ? Nos comportements
obéissent à deux mécanismes :
- Notre raison, qui pèse le pour et le contre, mais qui le fait lentement et douloureusement.
- Des processus inconscients, extrêmement rapides, qui suivent des formes d’heuristiques.
La manipulation consiste à jouer, chez l’autre, sur les
seconds pour lui faire faire ce qu’il ne « veut » pas faire. Et cela
afin d’obtenir un avantage personnel. Exemple : si tu ne te tais pas ceci, tu n’auras pas de
dessert.
La manipulation entraîne une souffrance du manipulé. La
« souffrance au travail », dont il a été question un peu partout dans
le monde, en est un exemple. C’est pourquoi il est important de comprendre de
quoi il s’agit.
Je m’engage dans une série de billets sur la question. Elle commence par l'exposé de quelques techniques que doit connaître l'honnête homme. Elle se finit (bien !) par ce qu'il faut faire pour éviter la manipulation.
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