jeudi 24 mai 2012

Pourquoi la France hait-elle le changement ?

A l’origine de mes travaux sur le changement se trouve mon expérience personnelle de l'entreprise. En la formalisant, j’ai eu la satisfaction de constater qu’elle rejoignait les travaux professés un peu partout dans le monde.

C’est alors que j’ai découvert que, en dehors du monde universitaire, ce que je disais subissait un rejet catégorique. Mais pourquoi ? Pourquoi rejeter une science ? Sans compter qu’elle remonte à la nuit des temps, et que toutes les sciences l’alimentent !

J’ai fini par penser qu’il y avait là-dessous une question culturelle. Aux USA, par exemple, le citoyen est supposé un être actif. Le changement (la conduite du changement), en conséquence, est quelque chose qu’il va apprendre et pratiquer comme d’autres techniques utiles. En France, par contre, le citoyen est passif par nature. Pour lui le changement a deux significations. Soit il lui est appliqué et il est mauvais. Soit il est appliqué aux autres (qui représentent le mal), et il est bon. Dans les deux cas, c’est une incantation magique.

On retrouve ici, probablement, l’opposition entre l'éthique protestante du salut par le travail et l'éthique catholique du salut par la grâce.

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