Il est possible, me suis-je dit, que les structures sociales
explosent sous la pression. Du coup, la dimension individuelle de la société
prend le dessus. Ce qui fournit un territoire favorable à la fois aux forces
libérales (de droite), et libertaires (de gauche). En effet, paradoxalement,
elles sont relativement plus solidaires et mieux organisées que la nuée
d’individus qui résulte de la dislocation sociale. Et, surtout, elles sont
monomaniaques. Il s’ensuit un cercle vicieux, le libéralisme appelant à de plus
en plus de déréglementation, et les mouvements libertaires à détruire l’ordre
social.
Les libéraux et les libertaires ne sont donc pas la cause de
la dislocation sociale, mais une sorte de conséquence. Ce seraient la peste
et le choléra, les pathologies opportunistes, d’une société dont le principe est individualiste (cf. « les
droits de l’homme »).
L'individualisme en lui-même n'a probablement rien de mauvais. Ce qui ne va pas est cette dislocation de la maison commune, par exploitation ou destruction. Pour éviter le chaos, il faut recréer l'édifice social, i.e. retendre des liens entre les individus : morale d’entraide, redistribution…
Compléments :
- De l’exploitation du petit nombre par le grand nombre, en environnement individualiste : The logic of collective action
- Les retours du libéralisme : Le développement durable contre les pauvres, La pensée solidariste.
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