L’exemple de son mari est typique. C’était un très bel
homme, plein de distinction, d’élégance et de sensibilité. Un artiste né. Il
épouse Ayn Rand en partie pour lui fournir la citoyenneté américaine. Mais
aussi parce qu’il trouve amusante et originale cette petite femme à l’accent
russe. Premières années de bohème. Mais, avec le succès de sa femme, il se fait
broyer. Il finit par chercher refuge dans la solitude et l’alcool. Le plus
surprenant est qu’Ayn Rand lui ait toujours été extrêmement attachée. Elle ne
pouvait pas vivre sans lui. Preuve d'amour ?
Je me demande si l’on ne retrouve pas là le modèle du
prédateur. Une stratégie d’approche d’une proie est de lui inspirer de la
sympathie. Et, sans proie, le prédateur ne peut pas vivre. D’une certaine
façon, le prédateur aime sa proie. On ne peut pas lui en vouloir d’être un
prédateur. Mais on doit s’en méfier.
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