"Aucune réforme économique ne peut s'inscrire dans la durée sans un dialogue social permanent" et "la qualité de ce dialogue est un élément essentiel de la compétitivité du pays"Le problème de la France est une disjonction entre peuple et dirigeants. Le peuple se méfie de son gouvernement. Ce qui rend quasi impossible le moindre changement. Or, les problèmes du pays viennent en grande partie de ce que notre environnement a massivement changé, et que nous sommes restés inertes. Nous subissons donc la loi de l'étranger, qui n'est vraiment pas dans notre intérêt.
La France ne pourra bouger, et bouger intelligemment, que si elle est solidaire. Et, à défaut d'un dirigeant de droit divin capable de formuler une vision dans laquelle la nation se reconnaisse, type de Gaulle, le meilleur moyen pour ce faire et de favoriser le partage de la prise de décision. Ce qui semble être ce que l'on entend par démocratie sociale.
Malheureusement, nous ne sommes pas Allemands. Un des fondements de notre culture est le conflit. Nous sommes formés pour cela. C'est quasiment un réflexe pavlovien. Et pas uniquement de la CGT. Mais surtout, ce qui nous manque est le sens pratique allemand. C'est d'ailleurs ce qui me fait croire, comme la CGT, qu'un accord de flexisécurité va se traduire par une augmentation du chômage, et une dégradation de la compétitivité du pays. Car la flexisécurité sous-entend de pouvoir former et replacer les personnels licenciés. Or, nous n'avons aucun dispositif pratique pour ce faire. Son adoption risque donc de conduire à des vagues de licenciements, à une dépression générale de la consommation, mauvaise pour l'entreprise, et à un gonflement des charges de l'Etat, qui devra payer une cohorte supplémentaire de chômeurs.
La démocratie sociale ce n'est pas que de belles paroles, c'est surtout de l'action concrète. Et, dans ce domaine, le Français est invraisemblablement handicapé.
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