vendredi 5 avril 2013

Utopie : mal occidental ?

Et si la caractéristique de nos changements, de notre histoire même était l’utopie, me suis-je demandé récemment. Du coup, j’ai lu Voyages en Utopie, de Georges Jean (Découvertes Gallimard, 1994), livre qu’un collègue m’a offert il y a vingt ans. (Ce qui en dit long sur ce qu’il pensait de moi.)
Qu’est-ce qu’une utopie ? La description d’une organisation sociale idéale.L’histoire de l’utopie commence avec Hippodamos de Millet, à l’époque de Périclès, qui veut construire une cité idéale. Dès le départ, et jusqu’à nos jours, l’urbanisme et l’architecture feront chemin commun avec l’utopie. Puis vient Platon. C’est Thomas More qui donnera à l’utopie son nom (nulle part), et qui va lancer la tradition moderne. L’utopie est, initialement, une critique de la société, qui vise à l’améliorer. Mais, progressivement, elle devient réalité. Un genre littéraire apparaît, la critique de l’utopie (cf. 1984), autre nom du totalitarisme.

Ce livre m’a-t-il amené bien loin ? Tocqueville voyait la Révolution comme la tentative de réaliser une utopie. Il n’en est pas question. De même qu’il n’est pas question de l’Union soviétique, ou de l’Allemagne nazie et de sa pensée völkisch« Tous pensent qu’il convient de substituer des règles simples et élémentaires, puisées dans la raison et dans la loi naturelle, aux coutumes compliquées et traditionnelles qui régissent la société de leur temps » disait Tocqueville des penseurs des Lumières. Utopie, maladie de la raison ?

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