En 2012, j'ai publié des billets sur la psychologie de la manipulation : "petit traité de manipulation". Pas de but bien défini, sinon être un peu plus amusant que d'habitude. Puis, encouragé par Hervé Kabla, et par un certain intérêt, j'ai repris ce thème pour le JDN, en 2014. Je viens d'achever une seconde série par la question de la post vérité. (Article.)
J'ai découvert "l'influence" par le biais des travaux d'économie comportementale. L'économie classique, et la société libérale moderne, reposent sur le présupposé d'un homme d'une rationalité parfaite. Une série d'expériences frappantes montre qu'il s'agit d'un mythe.
Il m'a fallu des années pour comprendre que j'étais concerné. Ces techniques sont le propre d'une société "libérale" (i.e. qui présuppose que la société est faite d'individus indépendants les uns des autres, sans lien social). Quant on cherche à satisfaire ses désirs immédiats, on trouve nécessairement les points faibles de l'autre ou de la société. Et quand c'est la dite société qui s'y met, dans son ensemble, le pauvre individu n'a pas grande chance d'y échapper, d'autant qu'il a commencé par être un bébé...
Première piste, après abattement : reconstruire localement un réseau de liens sociaux fondé sur la confiance. On tombe, de manière inattendue, sur la question de la résilience. Et, de manière encore plus inattendue, sur le fait que la première personne en qui on doit avoir confiance, c'est nous. Ce qui amène à se demander : qui suis-je ? En quoi ai-je une valeur unique pour un autre ? Dans quelles conditions peut-on me faire confiance ?