Un dirigeant me disait que son métier était tellement aléatoire qu'il s'était habitué et qu'il ne voyait plus le risque. Quelques jours plus tard, une erreur de recrutement à un poste critique, découverte un peu tard, lui faisait craindre le pire. Branle-bas de combat, et stress massif.
Je me demande si toute notre société ne vit pas au jour le jour. Par exemple, on m'expliquait que la stratégie de Microsoft consiste à forcer ses clients à remplacer sans arrêt son logiciel. Il serait aussi en passe d'imposer son matériel. Cela coûte très cher (et ne rapporte rien). Les équipes techniques des entreprises et des administrations sont dépassées. Microsoft, à l'image de beaucoup de gens, semble poursuivre son intérêt sans se préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Mais, au même moment, lorsque je demande autour de moi ce qui ne va pas, il ne sort rien. On maugrée par principe. Mais on est heureux. C'est probablement aussi le cas des Gilets jaunes. Ils ont protesté, on leur a donné de l'argent. Ils se sont tus. Et même aussi celui des écologistes : pour eux l'avenir du monde se limite à l'éolienne et à la batterie électrique.
Une société d'individus ne pense pas, elle n'a pas de mémoire. A l'image des USA, elle ne sait que réagir aux crises que crée son aveuglement ?