samedi 22 juin 2019

Boeing, ou les dangers du pilotage financier ?

Boeing doit-il essayer de mettre au point son 737 Max déficient, sachant que les pilotes et les passagers risquent d'avoir peur d'y monter (j'ai appris que la France était un des rares pays qu'il avait le droit de survoler) ? Doit-il avancer un programme de remplacement, sachant que, ce faisant, son retard sur Airbus s'accentuera ?...

En lisant et en écoutant, j'observe que cette affaire soulève bien des questions. Apparemment, les avions sont devenus trop complexes pour pouvoir être contrôlés par des organismes indépendants, aux USA comme en Europe. Les avionneurs s'auto contrôlent ! Peu rassurant. D'autant qu'ils sont dirigés par des considérations financières, disait un interviewé. C'est, à y bien réfléchir, l'explication la plus plausible à la série de décisions hasardeuses qui ont conduit aux accidents.

Seulement, dans le monde de l'aviation, la sanction est violente. L'erreur tue. Il serait peut être dans l'intérêt des avionneurs de mettre un terme au diktat financier, et de remettre en place des systèmes de contrôle indépendants et efficaces.

A ce titre, les organismes de contrôle français, tels que les APAVE, étaient des associations constituées par des industriels...

(Le pilotage financiers de Boeing pourrait avoir produit la chaîne d'événements suivante :
D'abord, il y a retard de Boeing sur Airbus. Moins on investit, plus on est rentable ? Puis décision d'équipement d'un vieux modèle de moteurs de nouvelle génération plutôt qu'investissement pour créer un nouveau modèle. Puis ça ne marche pas, on corrige avec un logiciel. Puis, l'instrumentation qui alimente le logiciel, économie ?, n'a pas les redondances usuelles, ce qui provoque, dans certains cas, des comportements de l'avion erronés. Puis, on n'informe pas les équipages de ces évolutions, puisqu'elles devraient être invisibles. Ce qui évite de parler de formation - Boeing ayant annoncé : nouveaux moteurs, pilotage inchangé. Puis, lorsque l'incident survient, les procédures usuelles, qu'appliquent les équipages, sont exactement ce qu'il ne faut pas faire...)