Je suis un des fondateurs d'une association qui veut tirer parti de la créativité de l'entreprise française. Une de nos méthodes est "top boss", une séance de discussion avec un chef d'entreprise.
Des deux côtés il y a des hommes d'entreprise, mais nous ne nous comprenons pas. Et pourtant la rencontre est surprenante. En quelque-sorte, le dirigeant se métamorphose. Son entreprise devient "une autre entreprise", et lui une autre personne.
Qu'est-ce qu'un chef d'entreprise français ? Peut être un pur entrepreneur, et, pas du tout, un gestionnaire. Autrement dit c'est quelqu'un qui a des idées et qui sait les mener à bout, en faire une "entreprise". Mais il marche à l'intuition, à l'envie. Il ne sait pas mettre en valeur ce qu'il fait. Cette mise en valeur n'est probablement même pas concevable, pour lui. Il ne voit pas comment faire autrement que ce qu'il fait. Parfois, il rencontre un blocage, par exemple un financier qui ne le comprend pas. Et pourtant, il sait qu'il a raison.
Cela est peut-être inattendu, mais je crois que la France compte beaucoup plus d'entrepreneurs que les autres nations. Ailleurs, les chefs d'entreprise sont avant tout des gestionnaires, en particulier en Allemagne, où ils héritent souvent de leur entreprise. Et c'est pour cela qu'ils savent tirer beaucoup plus que nos patrons de ce qu'il possèdent.
Ce que nous apportons, c'est, justement, de voir ce qui constitue la valeur de l'entreprise. Elle est souvent considérable. C'est, peut-être curieusement, une activité qui s'est développée à côté de son activité principale. Pour compenser les difficultés grandissantes de son métier, il a acquis un savoir-faire, qui n'a aucune valeur pour lui, mais qui en a beaucoup pour le marché.
En tout cas, il reste encore bien des mystères. (Un témoignage.)
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