Il y a des gens intelligents, en France, me suis-je dit en écoutant une conférence de France stratégie. (ici)
On y parlait de "soutenabilité". Je retiens qu'il s'agit maintenant de sortir de l'idée fixe du zéro risque, pour comprendre que le risque est inhérent à la vie, la crise est un révélateur. Il faut concevoir la vie comme un changement permanent. Remarquable exemple de Romorantin, où l'on a construit en zone inondable, en faisant jouer, comme sait le faire la Hollande, la "régulation naturelle". (Principe qui a permis à cette dernière de ne pas connaître d'inondations meurtrières, cet été, contrairement à l'Allemagne et à la Belgique.) Ce qui a demandé à l'architecte du lieu de faire de la "maïeutique", d'établir un dialogue entre "parties prenantes" aux intérêts initialement contradictoires.
Et il semble que ce soit la voie de l'avenir : des acteurs locaux qui parlent ensemble et conçoivent, effectivement, des projets "durables" et "résilients", en particulier parce qu'ils sont capables de s'adapter à l'imprévisible. La fameuse intelligence collective.
Il faut aussi trouver le moyen de conserver l'expérience et le savoir-faire à long terme. Une question qui se pose actuellement. Car il semble que l'on hérite d'une situation préoccupante. Réhabiliter les cités minières du Nord, par exemple, c'est 3md€. Beaucoup d'infrastructures, construites après guerre, sont en fin de vie. Or les crises ont un effet cumulatif, façon goutte d'eau. Il faut identifier les "vulnérabilités", présentes dans tous les territoires (par exemple les zones de chômage élevé), et, à chaque fois, chercher avec les multiples acteurs locaux, régionaux et nationaux la solution au problème qu'elles posent, qui est toujours spécifique.
Ce qu'il faut réparer avant tout, c'est le politique. Il y a besoin d'une vision et de projets à long terme, en particulier d'un plan national d'aménagement du territoire. Or la politique est un chaos, à la fois dans le temps, l'élu démontant ce qu'a fait son prédécesseur, et dans l'espace, les initiatives du gouvernement entrant en conflit avec celles des collectivités (notamment).
Tout cela donne un peu l'impression que l'on a vécu des années folles, sur les acquis du pays, et que le navire n'avait plus de pilote. Les marins et les passagers ont l'air de commencer à s'agiter. Parviendront-ils à le sauver ?
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