L'Education nationale est au centre de tous nos problèmes. C'est un thème qui revient sans cesse dans ce blog.
Pour comprendre ce qui s'est passé, il faut partir des origines. Voici une tentative de remise en cohérence de ce que j'ai lu. Elle est beaucoup moins caricaturale que ne le laisse penser ma façon de l'exprimer.
Les révolutionnaires et leurs successeurs de la 3ème République paraissent avoir cru que le génie était inné, et que l'Education nationale devait identifier les intellects supérieurs et leur donner la place des nobles. Il fallait rendre à "aristocratie" son acception originale "d'élite". Seulement, outre le fait qu'ils ne pensaient pas que l'on "devienne homme", ils ont fait l'hypothèse de l'inégalité des hommes à la naissance... Contradiction avec la devise de la République.
Ils ont appelé leur dispositif "éducation", et pas "instruction". Ils comptaient façonner le citoyen, comme le faisaient sa famille et son milieu. Projet totalitaire ! Mais, aussi, remarquablement intégrateur : il ne s'intéressait pas à la provenance de l'individu, seulement à sa capacité à se fondre dans le système.
La mise en oeuvre du changement s'est faite grâce aux instituteurs, les "majors" de canton au certificat d'études. L'instituteur sélectionnait l'instituteur. Les classes dominantes le restaient, mais elles laissaient passer un peu de sang neuf, comme Albert Camus, ou son camarade, polytechnicien en puissance.
Ce système ne pouvait pas être éternel. En 68, il a semblé être victime d'un double mouvement. Les "gauchistes" ont dénoncé ses défauts, en pensant, comme les anarchistes, "sous les pavés, la plage". Le gouvernement a jugé que la meilleure façon de les punir était de leur donner raison. Il venait d'utiliser la même méthode avec ses colonies.
Il avait vu juste. Fini l'ascenseur social. Les "élites" se reproduisent, probablement encore mieux que sous l'ancien régime. L'Education nationale n'enseigne rien. Les études, invraisemblablement longues, vident (ou déforment) le cerveau et remplissent l'arrogance. Les vocations sont tuées, ainsi que la capacité de penser. Création d'un chômage, massif, artificiel. L'économie ne parvient pas à recruter. Elle subit un préjudice colossal. Plus d'intégration de l'immigré. Justement mécontent.
L'enseignant, "gauchiste" d'hier, est maintenant le dernier de la classe. Ses nobles idées ont abattu le système. Et c'est un des gagnants du changement : il utilise ce qui se dit "ascenseur social" au profit de ses enfants.
Comment se sortir de l'impasse ?
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