V. Jankélévitch dit qu'il arrive des moments où nous comprenons, soudainement, ce que nous disions depuis des années.
C'est peut-être ce qui m'arrive avec ma devise "j'ai toujours tort".
D'une certaine façon, elle est fausse. Si l'on regarde ce blog, on verra qu'il constatait que le monde marchait sur la tête. Et, il est effectivement tombé.
Mais là où j'ai toujours tort, c'est lorsque je passe du blog à l'action. Mes premières idées me font immanquablement rencontrer un mur. Ce n'est qu'après ce que les entrepreneurs appellent des "pivotements" que je finis par toucher juste. C'est très, très, douloureux. D'autant que le mécanisme est inconscient et, donc, qu'il est logique d'avoir mauvaise conscience lorsque l'on se sent en paix avec soi-même. Et si j'étais en train de rater quelque-chose ? Paradoxalement, une fois que l'objectif est en vue, je découvre que l'idée originale était correcte. Mais, elle décrivait le changement a posteriori. A défaut d'avoir été utile à l'action, elle a servi à me motiver, pendant l'action.
D'où l'explication de : "j'ai toujours tort". C'est le doute cartésien, ou celui de la phénoménologie. Pour réfléchir correctement, il faut tout casser. La certitude, la science, la morale... sont à la fois la pire et la meilleure des choses.
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