- Pour qu’un fonds veuille acheter une société, il doit repérer une grosse plus value. En général, il cherche du simple et de l’évident : par exemple un groupe constitué de PME qui n’ont pas fusionné (pas d’exploitation de synergies, d’ailleurs elles se concurrencent !). Pourquoi en est-on là ? L’ancien management n’a pas fait son travail. C’est l’incapacité au changement de l’entreprise française qui la rend une cible idéale pour l’investisseur.
- Pour que le fonds achète une société, il faut qu’on la lui vende. Et on la lui vend, plus souvent qu’on ne le croit, parce qu’on ne sait pas la réformer. On demande au fonds de faire « le sale boulot ».
- À ce point le fonds nomme un dirigeant, et lui demande d’obtenir la rentabilité calculée. Or, faute de pratique des réorganisations, le dirigeant français est maladroit (Pourquoi le changement peut tuer).
- Et, alors qu’il a besoin d’aide pour ne pas commettre l’irréparable, que font les syndicats et le personnel ? Comme dans l’article du Monde : résistance. Bain de sang assuré.
Une autre solution.
- Les calculs du fonds sont justes, car grossiers : l’entreprise est évidemment sous efficace. Ce qui signifie que si elle ne se réforme pas, elle va disparaître à court ou moyen terme.
- Les gains et les intérêts étant colossaux, le fonds est prêt à beaucoup pour que tout se passe bien. Or, par rapport à ces enjeux, ce qui rend les salariés heureux, y compris les licenciés, est petit.
- Dans ces conditions le rôle du syndicat est de faire réussir le plan, en échange du maximum qu’il peut obtenir pour les salariés. Or, c’est des employés que dépend la réussite de l’opération. En effet, le dirigeant, et surtout le financier, n’ont qu’une idée abstraite des réformes à effectuer. Sans le personnel, ils ne peuvent pas faire du très subtil. Mieux : le personnel a souvent repéré des dysfonctionnements majeurs, que personne n’a vus. Il est en position de force. Pourquoi ne se sert-il pas de sa force, pour en tirer des avantages ? Bizarrement ça rassurerait le fonds : il y trouverait des interlocuteurs qui parlent sa langue. Devise du syndicat d’une entreprise italienne rencontrée il y a quelques années : « flexibilité oui, licenciement non ». L’entreprise était redoutablement performante. Pourtant son personnel était bien payé. Pourtant son marché était un « coupe gorge ».
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