Il se pourrait que l’on soit à la veille de l’avènement d’une « nouvelle économie », mais pas de celle que l’on attendait. L’entreprise pourrait avoir à se réinventer.
From buy, buy to bye-bye : après une période « bling bling » de consommation ostentatoire, l’opulence étant la norme, le monde occidental pourrait durablement redécouvrir les mérites de valeurs simples et fondamentales.
- L’épargne redevient, pour longtemps, une vertu. Crainte de la dette. D’ailleurs, les banques, durement éprouvées, ne pourront que prêter avec parcimonie. En outre, la baisse de l’immobilier a appauvri beaucoup de monde.
- Consommation saine, « verte », qui deviendra l’ordinaire (non plus du luxe). Le bio pour tous ? Pour le reste, comme on le voit pour la voiture, simplification des produits, qui perdent l’inutile et reviennent à leurs fonctions principales ? (Exemple du yaourt, dans l’article.)
- Défiance durable vis-à-vis de l’entreprise, à qui l’on fera payer cher ses moindres errements. Problème pour les agences de pub : le consommateur devrait se méfier de ce qu’on lui dit et rechercher le conseil de ses pairs. L’article pense que c’est une bonne nouvelle pour mes amis experts des blogs et autres réseaux sociaux. Ou, simplement, recul de l’individualisme, plus de solidarité ?
3 commentaires:
Le volume d'argent injecté dans les économies ne va-t'elle pas créer une inflation importante qui va sérieusement réduire la valeur de l'épargne? C'est presque un paradoxe: quand l'inflation est faible, on dépense beaucoup et on épargne peu, puis ca s'inverse. La nouvelle économie pourrait etre: gagner moins, depenser moins, ce qui n'est pas mal en soit, mais egalement consommer moins bien. Si le produit vert ou bio est plus cher que l'equivalent industriel quel est l'incentif pour consommer durable quand il y a moins d'argent a depenser?
C'est vrai, ce sont des questions que l'on ne se pose pas beaucoup.
D'ailleurs je n'ai pas de réponses. Juste quelques vagues idées:
Il y a une crainte d'hyperinflation. Les hedge funds semblent parier qu'elle se matérialisera. Elle expliquerait la réticence du gouvernement allemand à lancer un grand plan de relance.
Comme je le dis dans un de mes billets, le problème des mesures macroéconomiques est qu'on ne sait pas en maîtriser les conséquences (c'est aussi ce qu'observe John Galbraith). Mon expérience du changement me fait penser qu'il faut adopter une approche microéconomique, i.e. attaquer là où ça semble aller mal.
Quant à l'avenir ? Je soupçonne que nous ne serons pas plus pauvres, mais nous consommerons "autrement", les flux économiques s'orienteront différemment d'aujourd'hui. D'ailleurs le produit vert ne sera pas forcément plus cher que son équivalent industriel: si on ajoute à ce dernier des coûts qui tiennent compte des désagréments qu'il nous cause, son prix pourrait devenir non compétitif. Un ami me racontait qu'un paysan avec lequel il travaille est passé au bio parce qu'il commençait à être très inquiet de la conséquence sur sa santé des pesticides dont il arrosait ses cultures...
Toute la difficulté est dans le réajustement à effectuer à "l'organisation du monde". C'est de la "conduite du changement"!
D'ailleurs, je vois plutôt une chance qu'un risque: il y a un monde à réinventer, et, en termes économiques, ceux qui sauront exploiter les nouvelles tendances déplaceront les vieux dinosaures!
A propos de: "le produit vert ne sera pas forcément plus cher que son équivalent industriel", le documentaire "The Corporation" a une tres bonne interview de Ray Anderson, le CEO du leader des moquettes de bureau qui couvre ce sujet. Un exemple de changement au niveau microeconomique.
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