lundi 13 juin 2011

L’abîme de souffrance du cadre de grande entreprise

Voici ce que dit Catherine Martin, fondatrice de Créinvestisseurs, de l’attitude des cadres de la grande entreprise face à une carrière (de coinvestisseur) dans une PME
se distinguent 2 typologies de cadres :
-ceux qui ont fait toute leur carrière dans un groupe : ils connaissent tout de l’entreprise, ne se voient qu’en N°1 ou avec une minorité de blocage montée de sorte à ce qu’ils soient de fait décisionnaires, dans la mesure où à leurs yeux le dirigeant d’une petite entreprise ne peut être qu’un homme ou une femme un peu limité(e).
Ils donnent à leur argent des vertus mirifiques, notamment celle de tout apporter à l’entreprise. Ce n’est pas illogique puisque l’argent est leur étalon de reconnaissance (sur le marché, je vaux XK€/an).
On ne les a pas entendu parler d’entente (seulement de mésentente), de plaisir (seulement de sous), d’aventure (seulement de risque), de challenge (seulement de garantie).
- Les seconds ont navigué en grandes entreprises avec quelques plongées en start-up ou expériences en PME. Ils ne savent pas de quoi sera fait le futur de l’entreprise avec ou sans leur talent. Être minoritaires, dans le sillage et en soutien du fondateur ne les inquiètent pas, au contraire. Ils attendent de voir l’entreprise et son capitaine pour déterminer ce qu’ils apporteront ou pas en argent et en compétences, ce qu’ils en retireront en plaisir, épanouissement et deniers. Intégrer une jeune entreprise les amuse, la voir grandir les gratifient, obtenir une plus-value de cession constitue le résultat attendu de leur savoir-faire conjugué à celui de l’entrepreneur.
Ils ont testé, parfois perdu de l’argent, toujours gagné en plaisir et épanouissement.
En écoutant les cadres du premier groupe, le premier moment de stupeur passé, j’ai eu l’impression qu’un abîme de souffrance et de crispations s’était ouvert devant mes yeux.
Compléments :
  • Curieusement cette analyse m’a rappelé celle d’un assureur qui divisait la population des entreprises en 2 : celles qu’il jugeait à haut risque, car repliées sur elles-mêmes (90%) ; les « durables », ambitieuses et ouvertes sur l’extérieur (10%). La population française serait elle fait d'un dixième d'ouverts et dynamiques et de 9 dixièmes de frileux ?

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