Une amie me parle de sa fille. Elle a choisi une première où l’on étudie marketing et économie. La filière générale, quant à elle, enseignait l’abstraction.
Curieux. Les Anglo-saxons appellent marketing et économie « vocational », c'est-à-dire qu’on les étudie une fois qu’on a découvert leur utilité, déjà bien installé dans la vie. Qu’est-ce que ces sujets peuvent signifier pour un adolescent ? Ne le déformons-nous pas pour rien ? D’ailleurs, quelle est la légitimité de l’enseignant du secondaire, fonctionnaire coupé de l’économie de marché, par rapport à de tels sujets ?
Je me demande parfois si notre enseignement n’est pas entré dans une forme de délire. Gonflés de leur génie, ceux qui écrivent ses programmes inventent les sujets qu’ils prétendent traiter. Et si l’abstraction, dans l’enseignement comme dans l’art, était un mal de l’individualisme ? L’individu post 68 nie qu’il y ait autre chose que lui au monde, et le réinvente selon ses caprices ?
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