L’Angleterre donne son élite en spectacle (Oxford contre Cambridge, aussi bien qu’Any questions de la BBC). Elle indique au peuple qu’avoir de l’ambition c’est rejoindre cette élite.
Ce faisant, elle s’est maintenue inchangée quasiment depuis le Moyen-âge. Elle a pu être une société d’héritiers qui permet toujours aux grands propriétaires de ne pas diviser l’héritage.
Depuis Tocqueville, au moins, une partie de l’élite française s’émerveille de ce miracle, et se désole de ne pouvoir l’imiter. En France, le puissant est soupçonné d’être malhonnête et incompétent. Fils à papa, pistonné ou petit copain ?
J’entendais l’autre jour Abdelwahab Meddeb opposer démocratie anglaise et République française. Il y a peut-être du vrai là-dedans. Au fond, les Anglais sont les détenteurs de la démocratie. La démocratie anglaise, comme la grecque, est une société de classes. La classe supérieure est libre, n’obéit à presque rien, se cultive et s’épanouit, la classe inférieure lit The Sun, et vit de petits boulots. La République place les représentants du peuple au dessus de tous. Ce régime est égalitariste, uniformisateur des cultures immigrées et peu libre.
Compléments :
- L’Anglo-saxon depuis toujours reproche à la France sa mesquinerie.
- Histoire de l’Angleterre.
- Quant à l’Amérique elle a échappé à la classification anglaise par la largeur des « opportunités » qu’elle offrait à son peuple. Elle permettait ainsi à la classe supérieure d’être vite renouvelée. Aujourd’hui le critère d’entrée dans la sphère haute est social : ce sont les études (cf. le CV des milliardaires d’Internet, ou de la nouvelle élite des « working rich ») que seuls les riches peuvent faire.
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