- J’ai rencontré pour la première fois cette souffrance il y a un quart de siècle. La société était riche, internationale, en développement explosif, peuplée d’ingénieurs bien payés, et « licenciement » n’appartenait pas à son vocabulaire. J’en ai déduit que la souffrance est essentiellement une question de relations humaines. Il y aurait incompatibilité entre ce qu’exige l’entreprise moderne et le comportement traditionnel du Français (hérité de l’Ancien régime ?).
Mais je crois que, progressivement, l’homme et l’entreprise s’adaptent. L’économie sociale et l’administration sont moins avancées dans cet apprentissage, et pourraient présenter des facteurs aggravants.
- L’économie sociale : totalitarisme. Elle est peuplée de « militants », porteurs d’une mission quasi divine. Facile, alors, de voir le mal partout. D’où violents conflits personnels. Et désillusions.
- L’administration : emploi à vie et mauvaise conscience. L’administration manque des méthodes qui permettent à l’entreprise de gagner en productivité. Mais chacun pense que ses dysfonctionnements viennent des individus, supérieur incompétent ou subalterne tir au flanc. On croit qu'il faut les mettre au travail. On veut transformer l’efficacité de l’ensemble par la force, ce qui est impossible. D'où injonction paradoxale faite d'incapacité d'atteindre des objectifs inaccessibles et de conviction d'être inrecasable dans un privé diabolisé.
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