La suite dans les idées, samedi dernier (France Culture). Une universitaire expliquait que l'augmentation du nombre de femmes dans la vie publique avait eu une conséquence imprévue. Cela avait renforcé nos stéréotypes. Par exemple ? La candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007 aurait été motivée par un désir de vengeance. Elle aurait découvert que François Hollande la trompait. Ceci était la thèse de journalistes, qui avait été reprise, selon elle, par toute la presse. Ce qui montrait bien que la presse avait des préjugés sexistes, poursuivait-elle. Car la vengeance de la femme trompée est un stéréotype absurde.
Certes. Mais je n'étais pas au courant de cette affaire. Ce qui prouve que la société, dans son ensemble, n'avait pas repris cette histoire. Je pensais que c'était l'ambition qui avait poussé Mme Royal. Ambition justifiée : Stéphane Rozès disait, en 2004, que les Français voulaient du changement, et qu'il n'y avait qu'elle et M.Sarkozy qui l'incarnaient. (Il se trouve, par ailleurs, que je connais plusieurs personnes qui ont travaillé avec Mme Royal. Toutes, hommes et femmes, donnent la même description de son comportement.)
Sans facteurs favorables, il n'est pas possible de réussir. Mais il faut aussi un mobile. Et la vengeance en est un. Et cela est vrai autant pour la femme que pour l'homme. Et si, à force de voir du sexisme partout, on finissait par tuer la liberté de parole et laisser le champ libre aux extrémistes, qui ne s'embarrassent pas de la raison et de la démocratie ?
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