Une histoire vécue il y a longtemps. Un appel d'offres est emporté par un fournisseur. Mais avec une perte de 200m. Perte cumulée sur 7 ans de durée du contrat, ce qui fait tout de même beaucoup. Consternation. (Le client n'y est pas pour grand chose. Consulté, il avoue ne pas avoir compris pourquoi on lui avait proposé un prix aussi bas.)
Inquiétude. Comment combler le trou ? Le projet est divisé en dix sous projets. Chacun essaie de proposer ce qu'il peut. Des idées enfouies depuis dix ans surgissent. On s'entraide. Et on réussit. En quelques jours. Enorme satisfaction.
Mais, surtout, les protagonistes de l’affaire ont découvert que chacun avait un savoir-faire, remarquable, que les autres ignoraient. Ils se sont mis à s'estimer. Ils sont devenus une équipe. Pourquoi n’était-ce pas arrivé plus tôt ? N’avaient-ils pas multiplié les réunions d'avancement ? Parce que notre société est fondée sur le chacun pour soi. Le responsable commercial voulait vendre à tout prix. Plus le prix était bas, plus il était sûr de réussir. Une multitude d'unités de la société, de sous-traitants... étaient impliqués. Chacun avait son propre compte de résultat. Son intérêt était de "faire porter les pertes" du projet aux autres. Il les soupçonnait d'ailleurs de tricher, de les exagérer.
Les « limites à la croissance », le rapport du Club de Rome, ne dit pas autre chose. Notre développement n’est pas durable parce que nous ne comprenons pas que nous dépendons des autres hommes et de la nature. Prenons conscience de notre interdépendance et nous sommes sauvés ? Et nous y gagnerons des amis ?
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