jeudi 27 avril 2017

Whirlpool

Usine Whirlpool délocalisée. Mme Le Pen arrive. Bain de foule. Les ouvriers avaient, d'après France Info, voté pour elle. M.Macron la suit. Hué. Mais il tient tête. Il parle de reprise et de formation. Les ouvriers ne sont pas convaincus. Mais ils l'écoutent, au moins un peu. Première : un homme politique affronte la foule et ne fait pas de promesse facile. Il a répondu à mes deux billets précédents (que j'avais écrits avant-hier.)

Seulement, les ouvriers ont raison. Reprendre une PME qui marche, oui, reprendre une unité d'une multinationale : non. Elle ne peut pas vivre sans le groupe. Et la formation dont parle M.Macron, non plus, ne marche pas. Il est quasi impossible de retrouver un travail dans certaines zones, et surtout (quelle que soit la qualification !) quand on a un certain âge. Et notre système de formation permanente est un désastre.

Comment en est-on arrivé là ? Les coûts de l'usine étaient "7% plus élevés" que ceux d'un équivalent en Pologne, dit-on. Ces chiffres viennent-ils d'Excel ou de la réalité ? Que se passe-t-il lorsque l'on prend en compte le manque à gagner dû au déplacement, au plan de licenciement, à la perte de savoir tacite, à l'augmentation inéluctable des salaires en Pologne ?... En fait, l'expérience montre qu'un changement bien mené fait gagner beaucoup plus de 7%. On a, d'ailleurs, longtemps fait ce type de changements. Mais, à l'heure des multinationales, le court-termisme prévaut. 

La France est en face d'un changement. Si l'on veut éviter un chômage de masse, il faut une forme de solidarité entre dirigeants et employés. Or, comme le montrent la Guyane et Whirlpool, nous croyons encore à la grève. Pire : le chacun pour soi est le principe de la multinationale. Oui, le changement demande du talent ! Voilà pourquoi Whirlpool lui a préféré la délocalisation. Cette option n'est pas ouverte à M.Macron. 

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