Les Huguenots furent mieux traités par l'Europe que les Syriens. Cela me semble avoir été le thème d'une émission de France Culture. J'ai surtout découvert que je croyais beaucoup de bêtises.
Tout d'abord, Louis XIV n'aurait pas été seul dans son intolérance, contrairement à ce que l'on m'a enseigné. En ces temps là les royaumes cherchaient l'unanimité dans leurs rangs. Ensuite, le départ des Huguenots n'a pas été la ruine de la France, et la fortune des nations qui les ont accueillis, que l'on m'avait dîtes. Simplement, parce qu'ils n'étaient pas très nombreux, et que leur savoir-faire n'était pas miraculeux. Et les nations européennes les ont accueillis parce qu'ils servaient leurs intérêts. La Prusse, par exemple, cherchait à se repeupler à la suite de la guerre de trente ans, avec des personnes qui partageaient la croyance de son dirigeant. La Hollande pensait que les artisans français feraient sa fortune. Mais ils ne sont pas parvenus à donner un second souffle à l'âge d'or du pays. D'ailleurs, c'est peut-être en Suisse que ce jeu de l'intérêt se voit le mieux : les pasteurs français n'y trouvaient pas de travail, les pasteurs locaux ne voulant pas leur céder la place.
Bref tout ceci semble très anglo-saxon : l'intérêt individuel pousse le monde. Il y a des circonstances favorables à l'immigration, comme les reconstructions d'après-guerre, et d'autres qui ne le sont pas. En revanche, ce qui est très français c'est notre auto détestation. Je me demande si ce n'est pas elle qui est la source d'une intolérance qui a fait couler tant de sang.
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