C'est bien mieux que dans mon souvenir ! C'est aussi remarquable que La guerre du Péloponnèse. C'est un témoignage d'anthropologue sur une société (la cour de Louis XIV, puis la Régence) et sur une charnière de notre histoire.
La cour de Louis XIV ressemble à n'importe qu'elle entreprise (il serait plus correct de dire l'inverse, probablement). Louis XIV, c'est le dirigeant tout puissant, qui n'en fait qu'à sa tête. Tout n'y est qu'intrigues. Lui-même n'est qu'une marionnette entre les mains de ses conseillers et de ses maîtresses. Il est ridicule. Il pleure quand il comprend qu'il a perdu la guerre qu'il livre à l'Europe ! Et s'il décrète le massacre des protestants, effroyable drame humain et économique, c'est pour sauver à peu de frais son âme !
Le duc et pair de Saint Simon se lamente de la disparition de ses prérogatives, Louis XIV ayant perverti la noblesse, multiplié les titres, et donné le pouvoir à la bourgeoisie. Mais son regard sur l'élimination des Jansénistes et la révocation de l'édit de Nantes est identique au nôtre. C'est un humaniste, qui a le sens de l'intérêt général. Et il voit clair. Louis XIV par ses châteaux, ses guerres, déclenchées par ses courtisans pour le séduire !, mais aussi un train de vie sans précédent, a mis le pays à genoux.
Saint Simon aurait pu changer l'histoire. Il a refusé le ministère de finances que lui donnait le Régent. Il l'a confié à son beau-frère et pire ennemi : le duc de Noailles (car dernier des ducs qui ait eu un peu d'intelligence). S'il l'avait exercé, il aurait décrété la banqueroute.
Il n'est pas possible d'être écrivain et homme d'action ? Thucydide l'avait constaté avant lui ?
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