D’après la radio, le gouvernement aurait calculé que 2/3 de la population devait être vaccinée, à double dose (soit 94m en tout), contre la grippe A. Il y aurait eu environ 5m de vaccinations à simple dose. Le coût de l’affaire serait très élevé (2md€ ?). Particulièrement en comparaison des déficits de la France et de la Sécurité sociale. Mais l’opposition a-telle raison de critiquer le gouvernement ?
Car, à l’époque où il a commandé le vaccin, avec ce que l’on savait, n’était-il pas justifié ? Il semblerait surtout qu’on reproche une réaction excessive : depuis plusieurs mois on s’étonne que la France ait commandé nettement plus de vaccins par personne que des pays comparables.
Voilà un problème pour contrôleur de gestion : comment utiliser au mieux les ressources de la nation ? Le contrôle de gestion choisirait la décision qui a le retour sur investissement le plus élevé.
Mais comment calculer un tel chiffre ? Comment prévoir, et surtout évaluer, toutes les conséquences d’une décision ? Notre « rationalité » ne peut être que « limitée », selon l’expression d’Herbert Simon. Du coup, nous décidons selon des heuristiques. Quelles furent celles du gouvernement ? Un journaliste de France Culture faisait tout à l’heure une curieuse hypothèse à ce sujet : le pays était inquiet, le gouvernement a voulu exploiter cette inquiétude, par un coup d’éclat qui aurait dû servir sa popularité.
Ce diagnostic (juste ?) a l’intérêt d’illustrer une modélisation de la décision humain. Selon lui, le gouvernement est obsédé par sa popularité, c’est elle qu’il cherche à optimiser. Il y a plusieurs moyens pour l’acquérir, il en aurait choisi un, très particulier : profiter de tous les événements susceptibles d’émouvoir la population, quitte à les amplifier. L’homme est comme cela : à chaque type d’événement, il associe une façon, toujours la même, d’agir.
Compléments :
- Grippe médiatique.
- Un article sur la revente des surplus de vaccins.
- William Dab : "La protection de la santé publique appelle un débat démocratique" fait une analyse du problème différente de celle du journaliste de France Culture : si le gouvernement avait pris ses décisions de manière démocratique, il ne serait pas lâché par l’opinion aujourd’hui. C’est la culture française du gouvernement de droit divin qui est en cause. Mais ces deux opinions sont-elles si différentes l’une de l’autre ? Dans les deux cas, le gouvernement nous prend pour des idiots. Serait-ce cela dont nous ne voulons plus ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire