La mise en œuvre du traité de Lisbonne est un changement. Difficile de savoir comment il se passe. En attendant, voici ce que je comprends de la vision de Catherine Ashton :
Elle semble penser que la question qui se pose au monde est à la fois la globalisation – tout est lié - et l’adoption des valeurs occidentales. Pour cela les solutions nationales ne fonctionnent pas. Or, l’Europe est « une machine géante de résolution de conflits, qui permet aux États membres de traiter des problèmes transfrontaliers sur la base de règles approuvées ». Pourquoi ne pas appliquer cette machine aux problèmes mondiaux ?
Si bien que le service diplomatique européen devient une « plate-forme intégrée qui projette efficacement nos valeurs, et nos intérêts partout dans le monde », une mécanique pour construire des « stratégies politiques », qui orientent ensuite le déploiement de moyens qui sont nécessaires à leur mise en œuvre (moyens qui sont aujourd’hui déployés sans principe directeur, d’où leur peu de résultats).
Curieux. Et si l’Europe était une mécanique de résolution de problèmes multinationaux ? Une sorte de « donneur d’aide » qui apporte à la résolution des problèmes du globe, dont nous sommes l’origine, des méthodes issues de notre « boîte à outils » occidentale ? Et qui, résolution après résolution, diffuse et fait fonctionner le modèle occidental ?
Ce qui n’est pas clair est comment mettre en œuvre cette vision. Qui possède ce savoir-faire de résolution de problèmes intérieurs à l’Europe ? Comment peuvent-ils être utilisés pour résoudre les problèmes mondiaux ?
D’ailleurs, l’Europe semble elle-même manquer d’un projet politique : ne devrait-elle pas s’appliquer sa propre médecine ?...
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