vendredi 17 septembre 2010

Malheureux Anglais, et Irlandais

Près d’un Anglais, et d’un Irlandais sur 2 veut changer d’emploi.
  • Il est possible que les conditions de travail se soient dégradées depuis que les employeurs sont en situation de force, du fait de la crise.
  • Il se peut aussi que les Anglais et les Irlandais aient plus l’habitude de changer de travail que nous, qui devons accepter notre sort sans broncher. 

2 commentaires:

L'Économiste principal a dit…

Le cutle que beaucoup de Français vouent à la stabilité d'emploi m'a toujours intrigué. J'ai toujours trouvé la flexibilité plus importante que la stabilité - juste mon opinio.

Christophe Faurie a dit…

En fait, je ne suis pas certain que le Français ne soit pas flexible.
J’ai eu à mener des restructurations, et j’ai constaté que ce qui empêchait les gens de partir était le sentiment de n’avoir aucune qualification, donc aucune chance de retrouver un travail. Le simple fait de leur faire prendre conscience de leurs compétences et de leur expliquer comment chercher un emploi éliminait en grande partie la résistance au départ.
Je suis même surpris de voir à quel point des gens sans formation s’adaptent remarquablement aux nouveaux outils. Curieusement, les surdiplômés qui m’entourent sont beaucoup plus résistants au changement, notamment technologique. Peut-être cela vient-il de ce qu’ils n’ont pas réellement à subir de vrais changements ?
Notre apparent manque de flexibilité français vient probablement du fait qu’il n’est pas facile en France de passer de job en job. L’entreprise française a du mal à intégrer des gens expérimentés, même simplement à apprécier leur compétence, et elle n’a pas beaucoup de tendresse pour le chômeur. Il y a quelques années j’ai mené une mission qui m’a fait travailler avec des chasseurs de têtes, et j’ai pu constater que certains éliminaient systématiquement les CV qui portaient la trace de périodes de chômage. La pratique a peut-être disparu, mais notre culture n’est pas encore très disposée à encourager la flexibilité.
Il est possible que ceci change. Ce que je perçois des nouvelles générations de diplômés (en particulier mes anciens élèves) me montre des gens qui passent aisément d’entreprise en entreprise. En partie par opportunisme, mais aussi beaucoup par manque de confiance. Les entreprises vont-elles y gagner ?