La mauvaise manœuvre faite par l’Angleterre la semaine dernière lui fait découvrir les intérêts que l’Europe présente pour elle. Que veut l’Angleterre ? Une grande zone de libre échange, et la city, sans entraves. (
A comedy of euros)
Est-ce la vision qu’ont les continentaux de l’Europe ? Est-il possible de construire un groupe, si ses membres ne partagent pas une même idée de l’intérêt général ?
1 commentaire:
L'Angleterre se comporte vis-à-vis de l'Europe comme un passager clandestin : en profiter sans en payer le prix ni consentir les efforts nécessaires. Limiter l'Europe à une vision économique est illusoire : on le voit bien avec cette crise de l'euro, qui est avant tout une crise de gouvernance.
Mais ce n'est pas le principal problème : l'Angleterre souffre d'un complexe insulaire très ancré qui leur donne le sentiment d'être à part et d'avoir un destin indépendant. Du coup, l'intérêt général se résume à l'intérêt particulier de l'Angleterre, sans même qu'ils le fassent exprès. C'est de l'ordre de l'inconscient collectif.
Qui mieux que Shakespeare pour décrire ce sentiment ?
"Cet auguste trône de rois, cette île porte-sceptre, cette terre de Majesté, ce siège de Mars, cet autre Eden, ce demi-paradis, cette forteresse bâtie par la nature pour se défendre contre l'invasion et le coup de main de la guerre, cette heureuse race d'hommes, ce petit univers, cette pierre précieuse enchâssée dans une mer d'argent qui la défend, comme un rempart, ou comme le fossé protecteur d'un château, contre l'envie des contrées moins heureuses, ce lieu béni, cette terre, cet empire, cette Angleterre, cette nourrice, cette mère féconde de princes vraiment royaux, redoutables par leur race [...] ; cette patrie de tant d'âmes chères, cette chère, chère patrie, chérie pour sa gloire dans le monde [...]" (Richard III)
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